La dégressivité des aides personnelles au logement (APL ) : une mesure injuste qui touche les familles modestes et cache bien d’autres choses.
L’austérité budgétaire : un prétexte qui entraine dans son flot, la baisse du pouvoir d’achat des familles.
Le gouvernement a décidé de prendre en compte le patrimoine dans le calcul des aides au logement.
Ainsi le patrimoine non imposable (Livret A, livret d’épargne populaire ou résidence secondaire non louée), supérieur à 30 000 euros, sera supposé générer des revenus.
100% des familles sont inquiètes face à la charge logement. Pour beaucoup, le logement est une dépense contrainte qui pèse lourdement sur leur budget*. Et pourtant, au jeu de l’austérité et des économies budgétaires, les APL, ne doivent pas être une variable d’ajustement.
Alors que la Déclaration Universelle des droits de l’homme de 1948 proclame que « toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment(…) le logement(…) »
Alors que les inégalités ne cessent de se creuser entre les plus pauvres et les plus riches.
Alors que l’évasion fiscale, la fraude fiscale, qui touche les hauts revenus et les multinationales se chiffre en France (rapport du sénat 2012) entre 50 et 80 milliards d’euros par an.
Alors que les salaires stagnent et que le pouvoir d’achat est en berne.
L’UDAF de l’Hérault regrette que cette mesure pénalise encore les ménages modestes dans le droit le plus fondamental : le logement
Cerise sur le gâteau, cette mesure est tout à fait en contradiction :
- d’une part, avec les mesures prises pour éviter le surendettement des ménages. Des mesures qui devraient davantage encourager l’épargne que l’endettement. L’épargne : c’est se construire un pécule pour faire face aux aléas de la vie et préparer, en l’occurrence, sa retraite pour éviter d’être pris en charge par la société.
- d’autre part, avec la croissance verte de la COP 21 que prône le gouvernement : Trouver un compromis entre consommation durable et l’épargne des ménages.
- Enfin, avec les mesures pour inciter les familles à investir dans la pierre
En revanche, l’UDAF 34 se félicite, tout de même, que les APL soient maintenues, en cas de loyers impayés pour les locataires jugés de bonne foi. C’est une mesure qui évite aux personnes précarisées de « s’enfoncer » un peu plus !
L’UDAF 34, propose donc, au gouvernement de repenser la politique du logement d’une manière plus transversale et de s’engager dans une vision à long terme. Pour se faire :
Nous affirmons avec force :
Aux parlementaires : les APL sont indispensables au quotidien de nombreux ménages. Nous exprimons notre vive inquiétude face aux décisions envisagées.
Au gouvernement qu’il ne doit plus considérer les aides au logement comme une ligne budgétaire ajustable.
L’UDAF 34 va inviter, par courrier, les parlementaires et le ministère du Logement à tenir tête à Bercy Un peu de courage politique est nécessaire pour sauver les ménages modestes et faire sortir les APL de la logique de l’austérité budgétaire dénoncée en l’occurrence par l’OCDE. La recherche permanente d’une « maitrise de la dépense publique » conduit à une situation insoutenable.
En conclusion : L’UDAF 34 propose des solutions raisonnables et équitables pour tous ! :
Le gouvernement doit revoir sa copie et être en cohérence avec une politique plus globale et transversale car les conséquences des décisions d’un ministère annihilent parfois les mesures d’un autre.
Il doit remettre les aides à la pierre et la construction de logements au cœur de son action. Plutôt que d’investir dans des dispositifs fiscaux coûteux qui ne relancent pas la construction.
Il est donc urgent de revenir :
- sur des aides à la pierre ambitieuses.
- sur l’APL dégressif en fonction du patrimoine qui pénalise « l’épargne de précaution » des français et qui, de surcroit, ne rapporte malheureusement presque plus rien.
Claude RICO
Président de l’UDAF34
*cf le Budget type de l’UNAF.